Promotion 2021-2022
Chargée des relations avec le public au Théâtre de La Manufacture de Nancy
Bonjour, je me présente Aurélie Amar, ancienne apprentie au CFA de l’Opéra National de Lorraine sur la licence professionnelle Accompagnement des Publics et Partenariats dans le Spectacle Vivant.
J’ai eu l’opportunité (et la chance à 38 ans!) d’intégrer la promotion 2021-2022. L’équipe du CFA a cru et a soutenu mon projet professionnel de reconversion, passer du métier d’éducatrice spécialisée aux métiers du spectacle vivant.
Formidable aventure qui me mènera au poste actuel que j’occupe : chargée des relations avec le public au Théâtre de La Manufacture de Nancy.
Il a fallu de l’endurance, du travail, de la remise en question et de la pugnacité pour mettre en œuvre ce projet et le rendre concret.
Oui, en tant qu’éducatrice dans la protection de l’Enfance, accompagner les publics dans le spectacle vivant n’allait pas forcément de soi, il y a quelques années.
Pour comprendre d’où est venu cette nécessité de me reconvertir, il faut revenir un peu en arrière… J’ai 40 ans aujourd’hui, donc il y a 30 ans.
Originaire du Sud de la France, de Toulon, je suis une fille de l’éducation populaire.
J’ai grandi entourée de professionnel.lle.s passionné.e.s qui m’ont donné le goût du partage, transmis le sens de l’égalité et ont semé en moi l’amour de l’art, du spectacle vivant particulièrement.
Les centres sociaux c’était ma seconde maison !
Tout était pour moi nourriture, qui me permettrait, forcément, d’ouvrir le maximum de portes pour m’élever, rêver et grandir.
Après un bac littéraire et des études d’art dramatique au conservatoire de Toulon, je me suis engagée dans une formation d’éducatrice spécialisée. Mon diplôme en poche, j’ai accompagné durant une quinzaine d’années des personnes en rupture, enfants et adultes en utilisant notamment des ateliers artistiques comme support d’expression et d’émancipation.
J’ai vécu de belles années, riches de rencontres, d’apprentissages, de doutes aussi.
Quelque chose manquait …
La culture. Le spectacle vivant. Je l’avais éprouvé petite : un espace ouvert à tous et toutes. Avec et pour. Où tout est possible.
J’ai alors décidé de passer le concours du conservatoire d’art Dramatique de Nancy, à 36 ans. Revenir à la source. Pour prendre le temps de la réflexion. Trouver le sens. Du sens. A la direction que je souhaitais prendre. Comme une jachère.
J’intègre le cycle 3, où j’ai passé deux formidables années auprès de gens incroyables qui ont continué de nourrir ma réflexion.
Nouvelle porte
Quelques jours avant la fin de ma formation, ma professeure de théâtre m’évoque cette licence professionnelle, encadrée par l’Université de Lorraine et le CFA de l’Opéra de Nancy.
La médiation culturelle. L’accompagnement des publics.
Tout s’éclaire, cela fait sens. Cette licence répond parfaitement à mon projet de réunir pédagogie/transmission/culture.
Je vais mettre alors toute mon énergie pour intégrer cette formation.
La directrice du CFA de l’époque croit en mon projet, cela sera ardu (je coûte plus cher à une structure vu mon âge) mais c’est possible.
Nouvelle porte
La Filature, Scène Nationale de Mulhouse et son incroyable équipe, accepte de m’accueillir dans le cadre d’un contrat de professionnalisation d’un an.
Je m’installe en colocation un an à Mulhouse, laissant ma famille à Nancy (soutien indéfectible du père de mes filles) pour une aventure professionnelle incroyable, riche d’apprentissages et d’expériences.
Nouvelle porte
Aujourd’hui, après 4 ans d’énergie donnée en direction de mon projet de reconversion professionnelle, je me sens à ma place.
Depuis juin 2023, j’ occupe le poste de chargée des relations avec le public au Théâtre de La Manufacture de Nancy. J’ai été accueilli par une incroyable équipe investie et engagée qui défend ensemble, un projet artistique de fond, au service de tous les publics.
Nouvelle porte
Ce matin j’ai fait visiter le théâtre à une classe de 6ème.
Les élèves m’ont demandé « C’est quoi votre métier ?»
Je leur explique.
Une jeune fille conclut : « Vous êtes un trait d’union. Entre nous et le théâtre ».
« Entre nous et ce que l’on ne sait pas encore. »
Une porte.